France | Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fermement rejeté l’idée d’une visite en France. Lors d’un entretien télévisé ce samedi, le chef de l’État algérien a qualifié une telle démarche d’humiliante, illustrant la détérioration des relations entre Alger et Paris.
Un refus catégorique et symbolique
« Je n’irai pas à Canossa », a déclaré Tebboune, faisant référence à une expression signifiant le refus de s’humilier pour obtenir un pardon. Cette déclaration souligne la position intransigeante de l’Algérie face à la France dans le contexte actuel.
Le soutien français au Maroc, catalyseur de tensions
Les relations entre Alger et Paris se sont considérablement dégradées suite à l’annonce fin juillet du soutien français au plan d’autonomie marocain pour le Sahara. Cette prise de position de la France en faveur de la souveraineté du Maroc a provoqué une réaction immédiate et forte de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur et réduit sa représentation diplomatique à un simple chargé d’affaires.
La question mémorielle, un point de friction persistant
Tebboune a ravivé le débat sur la colonisation française (1830-1962), accusant la France d’avoir mené une politique de « grand remplacement » en Algérie. Il a notamment affirmé : « Nous étions une population d’environ quatre millions, et 132 ans plus tard nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide ». Ces déclarations illustrent la persistance des tensions liées à l’héritage colonial.
Les essais nucléaires français, un contentieux non résolu
Le président algérien a également évoqué la question des essais nucléaires français en Algérie, exigeant que la France « vienne nettoyer les sites des essais nucléaires » si elle souhaite améliorer les relations bilatérales. Cette demande souligne l’importance des questions environnementales et sanitaires dans les relations algéro-françaises.
L’accord de 1968, un sujet de discorde
Tebboune a critiqué l’instrumentalisation de l’accord franco-algérien de 1968 par l’extrême droite française. Cet accord, qui accorde un statut particulier aux Algériens en France, est devenu selon lui un « étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes » qui cherchent à l’abroger.