Actualité en direct | La crise qui secoue les facultés de médecine, de dentisterie et de pharmacie au Maroc depuis près de dix mois vient de connaître un nouveau rebondissement. Selon des informations exclusives obtenues par Hespress FR, les étudiants ont massivement rejeté la dernière proposition du gouvernement visant à résoudre ce conflit de longue durée.
Un vote organisé par la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) a révélé des chiffres alarmants : 86% des étudiants maintiennent leur boycott des cours et des examens, une action entamée en décembre dernier. Cette décision collective souligne l’insatisfaction profonde des futurs praticiens face aux mesures proposées par l’exécutif.
« La proposition du gouvernement est insuffisante et ne répond pas à nos attentes concernant les points litigieux », ont déclaré 81,4% des votants. Ce rejet massif met en lumière l’écart persistant entre les revendications estudiantines et les solutions envisagées par les autorités.
Parmi les points de discorde majeurs, on retrouve :
- Le refus de la réduction de la durée des études de sept à six ans
- La demande de réintégration des étudiants suspendus
- La gestion des conseils d’étudiants
- Les conditions de reprise des cours et la gestion des examens
La mobilisation des étudiants ne faiblit pas, comme en témoigne la manifestation nationale qui s’est tenue samedi dernier à Rabat. Des milliers d’étudiants venus de diverses villes du Royaume ont exprimé leur mécontentement, démontrant l’ampleur nationale de cette crise.
Malgré les efforts de médiation, notamment l’intervention de l’institution du Médiateur du Royaume, le dialogue semble dans l’impasse. Le taux de boycott des examens programmés le 4 octobre a atteint des sommets, « frôlant les 100% dans certaines facultés », selon nos sources.
Cette situation préoccupante fait planer le spectre d’une « année blanche » sur l’ensemble du secteur de l’éducation médicale au Maroc. Les conséquences potentielles sont multiples :
- Retard dans la formation de nouveaux médecins, dentistes et pharmaciens
- Impact sur la qualité des soins de santé à moyen terme
- Tension accrue dans un secteur déjà sous pression
La CNEM a d’ores et déjà informé le Médiateur du Royaume du rejet de la proposition gouvernementale, marquant ainsi un retour à la case départ dans ce conflit qui s’enlise.
Face à cette impasse, l’urgence d’un dialogue renouvelé entre les parties prenantes se fait sentir. La résolution de cette crise apparaît comme un défi majeur pour le gouvernement marocain, avec des implications importantes pour l’avenir du système de santé du pays.