Lancement du procès des activistes dénonçant la gestion post-séisme de 2023 au Maroc

Le procès de quatre activistes marocains accusés de diffamation pour avoir critiqué la gestion de la reconstruction après le séisme dévastateur de 2023 a débuté. Cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression et la transparence dans la gestion de l’aide post-catastrophe au Maroc.

Contexte du procès et accusations portées

Le 30 décembre 2023, le tribunal de Marrakech a ouvert le procès de quatre activistes marocains. Ces derniers sont accusés de diffamation, offense et publication de fausses informations concernant la gestion de la période post-séisme de septembre 2023. Parmi les accusés figure Said Aït Mehdi, président de la « Coordination des sinistrés du tremblement de terre ».

Les accusations portent sur des critiques émises par les activistes concernant la distribution de l’aide et la gestion de la reconstruction dans les zones touchées par le séisme. Ce tremblement de terre, survenu le 8 septembre 2023, avait causé près de 3000 morts et 5500 blessés, principalement dans des régions situées à moins de 100 km au sud-ouest de Marrakech.

Enjeux du procès et réactions

Ce procès soulève des questions importantes sur la liberté d’expression et le droit de critiquer l’action gouvernementale au Maroc, particulièrement dans un contexte de crise. Les défenseurs des droits humains s’inquiètent que ces poursuites puissent avoir un effet dissuasif sur la société civile et limiter le débat public sur la gestion des catastrophes.

L’affaire a attiré l’attention internationale, comme en témoigne la couverture médiatique par des organes de presse tels que Mediapart. Les avocats des accusés plaident pour un non-lieu, arguant que leurs clients n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression.

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État de la reconstruction six mois après le séisme

Parallèlement à ce procès, la situation dans les zones sinistrées reste complexe, comme le souligne un article du Point. Six mois après la catastrophe, l’urgence a laissé place à la reconstruction, mais de nombreux défis persistent. La Commission européenne a adopté une assistance d’appui budgétaire de 177 millions d’euros pour soutenir le Maroc dans ses efforts de reconstruction.

Implications pour la gouvernance et la société civile

Ce procès intervient dans un contexte de réformes sociales au Maroc, notamment la révision du Code de la famille (Moudawana). Comme le rapporte Actu du Maroc, ces réformes visent à moderniser la législation marocaine et à promouvoir l’égalité des genres. Cependant, l’affaire des activistes soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression et le rôle de la société civile dans le débat public sur des questions cruciales telles que la gestion des catastrophes naturelles.

L’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions importantes sur la relation entre l’État marocain et les organisations de la société civile, ainsi que sur la capacité de ces dernières à jouer un rôle de surveillance et de critique constructive des politiques publiques, particulièrement en temps de crise.

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