Les enjeux économiques majeurs du Maroc : chômeurs, salaires et inflation

L’économie marocaine fait face à plusieurs défis majeurs en 2024, notamment un taux de chômage élevé, des salaires stagnants et une inflation persistante. Ces enjeux structurels pèsent sur la croissance et le développement du pays, malgré des efforts de diversification économique. Cet article examine la situation actuelle et les perspectives pour l’emploi, les revenus et le pouvoir d’achat au Maroc.

Un marché du travail sous tension

Le chômage demeure un problème chronique au Maroc, touchant particulièrement les jeunes et les diplômés. En 2023, le taux de chômage a atteint 13%, un niveau record depuis plusieurs années. Cette situation s’explique notamment par l’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences sur le marché du travail. Les secteurs traditionnels comme l’agriculture et le textile peinent à absorber la main-d’œuvre disponible, tandis que les secteurs émergents manquent de profils qualifiés.

Le gouvernement marocain a lancé plusieurs initiatives pour stimuler l’emploi, comme le programme Awrach visant à créer des emplois temporaires dans les travaux publics. Cependant, ces mesures restent insuffisantes face à l’ampleur du défi. Selon une étude de la Banque mondiale, le Maroc devrait créer environ 300 000 emplois par an pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail.

La question sensible des salaires

Les salaires constituent un autre enjeu économique majeur au Maroc. Malgré une croissance économique globalement positive ces dernières années, les revenus des travailleurs n’ont pas suivi la même tendance. Le salaire minimum (SMIG) reste relativement bas, à environ 2 900 dirhams par mois (environ 270 euros). Cette situation contribue à maintenir une part importante de la population dans la précarité.

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Les disparités salariales sont également marquées entre les secteurs et les régions. Les emplois dans l’économie informelle, qui représentent une part significative de l’activité, offrent souvent des rémunérations inférieures au SMIG. Le gouvernement a annoncé des augmentations progressives du salaire minimum, mais leur impact sur le pouvoir d’achat reste limité face à l’inflation.

L’inflation, un défi pour le pouvoir d’achat

L’inflation est devenue une préoccupation croissante pour l’économie marocaine. En 2023, le taux d’inflation a dépassé les 6%, son plus haut niveau depuis plusieurs années. Cette hausse des prix affecte particulièrement les produits de première nécessité, comme l’alimentation et l’énergie, pesant lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages.

La Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) a réagi en relevant ses taux directeurs pour tenter de maîtriser l’inflation. Cependant, ces mesures ont un impact limité sur les facteurs externes, comme la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Le gouvernement a également mis en place des subventions sur certains produits de base pour atténuer l’impact sur les consommateurs, mais ces mesures pèsent sur les finances publiques.

Perspectives et défis pour l’économie marocaine

Face à ces enjeux, le Maroc cherche à diversifier son économie et à attirer davantage d’investissements étrangers. Le pays mise notamment sur le développement de secteurs à forte valeur ajoutée, comme l’industrie automobile, l’aéronautique ou les énergies renouvelables. Ces initiatives visent à créer des emplois qualifiés et à stimuler la croissance économique.

Le Plan Maroc Vert pour l’agriculture et la stratégie industrielle Plan d’Accélération Industrielle sont des exemples de politiques visant à moderniser l’économie marocaine. Cependant, leur succès dépendra de la capacité du pays à former une main-d’œuvre qualifiée et à améliorer le climat des affaires.

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L’économie marocaine fait également face à des défis structurels, comme les disparités régionales et la faible participation des femmes au marché du travail. Selon une étude de la Carnegie Endowment, ces facteurs limitent le potentiel de croissance du pays et nécessitent des réformes en profondeur.

Pour relever ces défis, le Maroc devra poursuivre ses efforts de modernisation économique tout en veillant à une répartition plus équitable des fruits de la croissance. L’amélioration de la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle sera cruciale pour réduire le chômage des jeunes et répondre aux besoins des secteurs en développement.

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