Le Maroc a connu une grève générale historique les 5 et 6 février 2025, initiée par les cinq principales centrales syndicales du pays. Alors que les syndicats annoncent un taux de participation dépassant les 80%, le gouvernement présente des chiffres nettement inférieurs, révélant des divergences significatives dans l’évaluation de cette mobilisation sociale.
Les chiffres officiels du gouvernement
Selon les données présentées par Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, le taux de participation à la grève s’est établi à 32% dans le secteur public et seulement 1,4% dans le secteur privé. Dans le détail, l’Éducation nationale enregistre un taux de 35,5%, tandis que d’autres secteurs publics affichent une participation de 33,3%.
La version des syndicats
Les cinq centrales syndicales contestent fermement ces chiffres, affirmant une mobilisation nationale dépassant les 80%. Certaines régions auraient même atteint des taux de participation de 100% selon leurs estimations. Cette disparité importante entre les chiffres officiels et syndicaux illustre la tension actuelle autour du mouvement social.
Les enjeux de la mobilisation
Cette grève générale s’inscrit dans un contexte de contestation du projet de loi sur le droit de grève. Après 62 ans d’attente et 334 amendements, ce texte législatif cristallise les tensions entre le gouvernement Akhannouch et les organisations syndicales. Les syndicats dénoncent un projet jugé trop restrictif pour les droits des travailleurs.
Soutiens et solidarité internationale
Le mouvement a reçu le soutien de l’UGT, importante organisation syndicale espagnole, démontrant une solidarité internationale avec les revendications des travailleurs marocains. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte plus large de réformes sociales, incluant notamment une future réforme des régimes de retraites prévue pour 2025.