Projet de tunnel sous-marin Espagne-Maroc : nouvelles avancées en 2024

Maroc | Le gouvernement espagnol a récemment franchi une nouvelle étape dans le projet de tunnel reliant l’Espagne au Maroc. Un appel d’offres a été lancé pour la location avec option d’achat de quatre sismomètres destinés à l’étude du fond marin du Détroit de Gibraltar.

Détails de l’appel d’offres

La Société Espagnole d’Études pour la Communication Fixe à travers le Détroit de Gibraltar (SECEGSA), sous la tutelle du ministère des Transports et de la Mobilité Durable espagnol, est à l’origine de cet appel d’offres. L’objectif est d’acquérir des sismomètres de fond marin (OBS) pour la campagne de recherche sismotectonique intitulée « Capitaine de Navire Manuel Catalán Morollón« . Cette campagne se déroulera sur une période de six mois une fois les appareils livrés à l’Institut Royal et Observatoire de la Marine à San Fernando (Cádiz).

La date limite de présentation des offres est fixée au mercredi 2 octobre 2024. Le contrat de location est estimé à près de 488.000 euros, taxes incluses.

Historique et développements récents du projet

Le projet de tunnel sous le Détroit de Gibraltar a une longue histoire. En 1980, l’Espagne et le Maroc ont signé un accord historique pour l’étude de faisabilité d’un lien fixe entre l’Europe et l’Afrique. Cet accord a donné naissance à deux entités nationales : la SECEGSA pour l’Espagne et la Société Nationale d’Études du Détroit de Gibraltar (SNED) pour le Maroc.

En 2014, un premier déploiement de trois sismomètres a eu lieu, en collaboration avec des navires de la marine espagnole. Les informations recueillies ont permis d’évaluer plusieurs options, aboutissant à la proposition d’un tunnel ferroviaire de 38,5 km entre Punta Paloma, près de Tarifa, et Tanger, dont 27,7 km seraient sous-marins.

Lors de la Réunion de Haut Niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc en février 2023 à Rabat, l’ancienne ministre espagnole des Transports a confirmé la relance des études pour ce « projet stratégique ». En avril 2023, une réunion virtuelle du comité mixte hispano-marocain a permis de réactiver officiellement le projet. Cependant, le ministère des Transports a précisé qu’il ne s’agit pour le moment que d’études.

Contexte et perspectives

L’organisation conjointe de la Coupe du Monde de football 2030 par l’Espagne, le Portugal et le Maroc a ravivé l’intérêt pour ce tunnel. SECEGSA souligne que ce « lien fixe » entraînerait un développement économique et social important pour les régions d’Andalousie et du nord du Maroc, tout en favorisant la croissance des réseaux de transport entre les deux pays.

Ce projet représente également une opportunité unique de coopération entre l’Union européenne et le Maghreb. Avec la réactivation de ce projet stratégique, le tunnel Espagne-Maroc pourrait devenir un symbole de la coopération renforcée entre les deux rives de la Méditerranée, ouvrant de nouvelles perspectives de mobilité, de commerce et de développement économique dans la région.

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