Régionalisation au Maroc : les étapes clés pour un véritable progrès

La régionalisation avancée au Maroc représente un chantier majeur pour le développement territorial du pays. Lancée en 2015, cette réforme vise à décentraliser les pouvoirs et les ressources vers les régions. Cet article examine les principales étapes et défis de ce processus crucial pour l’avenir du Royaume.

Les fondements de la régionalisation avancée

La régionalisation avancée s’inscrit dans la continuité du processus de décentralisation engagé au Maroc depuis les années 1960. Elle vise à promouvoir un développement territorial équilibré en donnant plus d’autonomie et de moyens aux régions. Cette réforme s’appuie sur un nouveau découpage territorial en 12 régions, doté de compétences élargies et de ressources propres.

L’objectif est de favoriser une meilleure gouvernance locale et une participation accrue des citoyens aux affaires publiques. La régionalisation doit également permettre de réduire les disparités entre territoires et d’améliorer l’efficacité des politiques publiques au niveau régional.

Les défis de la mise en œuvre

Malgré des avancées notables, la mise en œuvre de la régionalisation fait face à plusieurs défis. Parmi les principaux obstacles identifiés figurent :

  • Le transfert effectif des compétences de l’État vers les régions
  • La mobilisation des ressources financières nécessaires au fonctionnement des régions
  • Le renforcement des capacités des élus et administrations régionales
  • L’amélioration de la coordination entre les différents niveaux de gouvernement

Pour relever ces défis, le Maroc a notamment mis en place des contrats État-régions visant à clarifier les responsabilités et engagements de chaque partie. La transformation numérique est également identifiée comme un levier important pour accélérer le développement des territoires.

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Les priorités pour faire progresser la régionalisation

Afin de concrétiser la vision d’une régionalisation avancée, plusieurs priorités ont été définies :

1. Renforcer le cadre juridique et institutionnel

Il s’agit notamment d’élaborer une charte nationale de la décentralisation administrative, comme l’a souligné le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. Cette charte doit préciser les modalités de mise en œuvre de la régionalisation et clarifier les rôles de chaque acteur.

2. Accélérer le transfert des compétences et des ressources

La réussite de la régionalisation passe par un transfert effectif des pouvoirs et moyens de l’État central vers les régions. Cela implique de définir précisément les domaines d’intervention de chaque niveau et d’allouer les ressources humaines et financières correspondantes.

3. Renforcer les capacités des acteurs régionaux

Un effort important doit être consenti pour former les élus et cadres régionaux à leurs nouvelles responsabilités. Le développement de partenariats public-privé et la promotion de l’innovation territoriale sont également essentiels pour dynamiser les économies régionales.

La vision renouvelée du Roi Mohammed VI pour la régionalisation, exposée lors des deuxièmes Assises de la régionalisation avancée en décembre 2022, insiste sur ces priorités pour impulser une nouvelle dynamique au processus.

Vers une régionalisation dynamique et inclusive

Pour que la régionalisation devienne un véritable moteur de progrès, il est crucial d’adopter une approche participative et inclusive. Comme l’a souligné Mbarka Bouaida, présidente de la région Guelmim-Oued Noun, la régionalisation doit être « dynamique et précise », en phase avec les réalités et besoins spécifiques de chaque territoire.

La coopération internationale, notamment avec des pays comme la France qui partagent une vision commune sur la décentralisation, peut également apporter un soutien précieux à la mise en œuvre de la régionalisation au Maroc.

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En conclusion, la réussite de la régionalisation avancée nécessite un engagement fort de tous les acteurs – État, collectivités territoriales, société civile et secteur privé – autour d’une vision partagée du développement territorial. C’est à cette condition que le Maroc pourra pleinement tirer parti des opportunités offertes par cette réforme majeure pour son avenir.

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