Une nouvelle phase de tensions diplomatiques se dessine à l’ONU alors que le Conseil de sécurité s’apprête à voter, le 30 octobre prochain, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO au Sahara.
Le projet de résolution, rédigé par les États-Unis, fait l’objet de désaccords, particulièrement avec l’Algérie, membre non-permanent du Conseil de sécurité cette année. Les discussions à huis clos révèlent plusieurs points de friction majeurs.
L’Algérie a notamment proposé deux amendements principaux :
- L’élargissement du mandat de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits humains
- Le remplacement du format des tables rondes par des « négociations directes » entre le Maroc et le polisario
Ces propositions ont été rejetées par les États-Unis, en tant que « pen holder » des résolutions, et certains membres permanents comme la France.
Le texte a été examiné par le groupe des « Amis du Sahara occidental », comprenant :
- La France
- La Russie
- L’Espagne
- Les États-Unis
- Le Royaume-Uni
La position de la Russie est particulièrement attendue cette année. Traditionnellement favorable aux initiatives algériennes et à l’option du référendum, Moscou pourrait adopter une posture différente dans le contexte actuel de refroidissement des relations russo-algériennes.
Il est important de noter que les adoptions de mandats de la MINURSO n’ont plus fait l’unanimité depuis le 28 avril 2017. Plusieurs pays se sont abstenus lors des votes précédents :
- La Chine
- La Russie
- La Bolivie (2017-2018)
- L’Éthiopie (2017-2018)
- L’Afrique du Sud (2019-2020)
- La Tunisie (2020-2021)
- Le Kenya (2021-2022)
Le texte maintient l’appel à toutes les parties (Maroc, Algérie, Mauritanie et polisario) à reprendre le format des tables rondes initié par l’ancien Envoyé personnel du secrétaire général, Horst Kohler, malgré l’opposition algérienne.