Une fillette de 11 ans, seule survivante d’un naufrage, a été secourue au large de l’île italienne de Lampedusa. Elle a révélé à une ONG qu’une quarantaine de migrants sont portés disparus en mer Méditerranée depuis plusieurs jours. Ce drame s’ajoute à la longue liste des naufrages meurtriers sur cette route migratoire très dangereuse.
Le témoignage poignant d’une jeune rescapée
Selon l’ONG Compass Collective, une fillette de 11 ans originaire de Sierra Leone a été retrouvée flottant dans l’eau mercredi matin au large de Lampedusa. La jeune rescapée a déclaré aux sauveteurs que 44 autres migrants qui voyageaient avec elle sont portés disparus depuis le naufrage de leur embarcation partie de Sfax en Tunisie.
D’après son témoignage, la fillette aurait passé près de trois jours dans l’eau, s’accrochant à des gilets de sauvetage improvisés avec des chambres à air. Le docteur Mauro Marino, qui l’a examinée, estime qu’elle a passé environ 12 heures dans la mer avant d’être secourue.
Des recherches en cours pour retrouver d’éventuels survivants
Les garde-côtes et la police italiens ont lancé des opérations de recherche dans la zone où l’embarcation aurait fait naufrage. Pour l’instant, aucun corps ni débris n’ont été retrouvés, selon l’agence de presse ANSA. L’ONG Mediterranea Saving Humans s’inquiète également de trois autres naufrages potentiels survenus récemment entre la Tunisie et Lampedusa.
Un bilan humain dramatique en Méditerranée centrale
Ce nouveau drame illustre la dangereuse réalité de la traversée de la Méditerranée pour les migrants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 2 000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis le début de l’année 2023 en tentant de rejoindre l’Europe par cette route.
La Méditerranée centrale reste la voie migratoire la plus meurtrière au monde. Depuis 2014, plus de 17 000 décès et disparitions y ont été enregistrés. De nombreux naufrages passent inaperçus, sans laisser de survivants pour témoigner.
Des politiques migratoires qui se durcissent
Pendant que ces drames se multiplient en mer, les pays européens tendent à durcir leurs politiques migratoires. En France par exemple, de nouvelles circulaires visent à durcir les conditions d’obtention des titres de séjour. Un débat a également lieu sur le possible retour du délit de séjour irrégulier.
Ces politiques restrictives sont critiquées par les associations d’aide aux migrants, qui appellent à créer des voies légales et sûres pour éviter que des personnes ne risquent leur vie en mer. Le sauvetage en mer reste un devoir moral et légal pour tous les pays riverains de la Méditerranée.