Votre argent | Le Maroc s’apprête à vivre une véritable révolution fiscale. Dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2025, le gouvernement marocain vient de dévoiler un nouveau barème de l’impôt sur le revenu (IR) qui promet de bouleverser le paysage fiscal du royaume. Cette réforme, attendue depuis les Assises de la fiscalité de 2019, marque une étape cruciale dans la modernisation du système fiscal marocain.
Le cœur de cette réforme : un nouveau barème de l’IR en six tranches, conçu pour être plus équitable et stimuler l’économie. Analysons en détail ces changements qui toucheront directement le portefeuille des Marocains.
Première nouveauté majeure : l’élargissement de la tranche exonérée d’impôt. Désormais, les revenus jusqu’à 40 000 dirhams par an ne seront plus imposés, contre 30 000 dirhams auparavant. Une bouffée d’oxygène pour les ménages les plus modestes qui verront leur pouvoir d’achat augmenter.
« Cette mesure vise à soutenir les classes populaires et à stimuler la consommation interne, » explique un haut responsable du ministère des Finances, sous couvert d’anonymat.
Pour la classe moyenne, le changement est tout aussi significatif. La deuxième tranche, imposée à 10%, s’étend maintenant de 40 001 à 60 000 dirhams, offrant un répit fiscal à une plus large partie de la population. La troisième tranche, avec un taux de 20%, couvre désormais les revenus de 60 001 à 80 000 dirhams, adoucissant la progression de l’impôt.
L’innovation se poursuit avec la quatrième tranche. Le taux de 30% s’applique maintenant aux revenus entre 80 001 et 100 000 dirhams, créant un palier intermédiaire qui n’existait pas auparavant. Cette modification vise à lisser la charge fiscale pour les revenus moyens supérieurs.
Pour les hauts revenus, les changements sont plus nuancés. La cinquième tranche, taxée à 34%, concerne les revenus de 100 001 à 180 000 dirhams. Enfin, la dernière tranche voit son taux légèrement baisser, passant de 38% à 37% pour les revenus dépassant 180 000 dirhams.
Les experts saluent globalement cette initiative, tout en appelant à la vigilance. « C’est un pas dans la bonne direction, mais il faudra veiller à ce que ces changements s’accompagnent d’une lutte efficace contre l’évasion fiscale, » souligne un analyste fiscal.
Les contribuables marocains sont appelés à se préparer à ces changements qui entreront en vigueur dès l’année fiscale 2025. Le gouvernement promet des campagnes d’information pour faciliter la transition vers ce nouveau système.
Cette réforme fiscale marque un tournant dans la politique économique du Maroc. Reste à voir comment elle sera accueillie par la population et quels seront ses effets concrets sur l’économie du pays.
Tranche de revenu (en dirhams) | Taux d’imposition | Changement par rapport à l’ancien barème |
---|---|---|
0 – 40 000 | 0% | Exonération étendue (ancien seuil : 30 000) |
40 001 – 60 000 | 10% | Seuil relevé (ancien : 30 001 – 50 000) |
60 001 – 80 000 | 20% | Tranche élargie (ancien : 50 001 – 60 000) |
80 001 – 100 000 | 30% | Nouvelle tranche intermédiaire |
100 001 – 180 000 | 34% | Seuil inférieur relevé (ancien : 80 001 – 180 000) |
Plus de 180 000 | 37% | Taux réduit (ancien : 38%) |