Le Maroc vient de clôturer une opération d’amnistie fiscale d’envergure, permettant de régulariser un montant record de 9,6 milliards d’euros. Cette initiative, qui s’est achevée le 31 décembre 2024, marque une étape importante dans la lutte contre l’accroissement des liquidités et l’économie informelle. L’opération a permis au fisc marocain de prendre connaissance de plus de 100 milliards de dirhams de capitaux jusqu’alors non déclarés.
Un succès retentissant pour l’amnistie fiscale
L’opération d’amnistie fiscale lancée par le gouvernement marocain s’est révélée être un véritable succès. Les particuliers fraudeurs disposaient d’une année pour régulariser leur situation, ce qui a permis de faire rentrer dans les caisses de l’État un montant considérable. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’économie informelle et à encourager la transparence financière.
Selon les informations relayées par TelQuel, cette opération représente une première victoire dans la bataille contre l’explosion du cash en circulation dans le royaume. Les banques marocaines ont joué un rôle crucial en appuyant cette démarche, facilitant ainsi la déclaration des avoirs non justifiés.
Impact sur l’économie marocaine
L’amnistie fiscale intervient dans un contexte où l’économie marocaine souffre d’un important déficit en liquidités. Cette opération a permis d’absorber une partie significative du cash en circulation dans le pays, contribuant ainsi à assainir les finances publiques et à renforcer la base fiscale du royaume.
Le ministère des Finances marocain, dans un communiqué publié sur son site officiel, souligne l’importance de cette mesure dans le cadre de la réforme fiscale entamée lors des dernières Assises fiscales et poursuivie avec la loi de Finances 2014.
Vers une politique fiscale axée sur la croissance
Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large observée dans plusieurs pays, visant à axer davantage les politiques fiscales sur la croissance. Selon une étude de l’OCDE disponible sur Cairn, de telles mesures peuvent contribuer à stimuler l’activité économique tout en luttant contre la fraude fiscale.
Le gouvernement marocain semble s’inspirer de précédentes expériences internationales, comme celle menée en France sous le gouvernement Balladur, qui avait permis de rapatrier 2,5 milliards d’euros pour 240 millions d’euros de recettes fiscales.
Perspectives et défis à venir
Bien que cette opération d’amnistie fiscale soit considérée comme un succès, des défis persistent. La lutte contre la fraude fiscale et l’économie informelle nécessite des efforts continus et une adaptation constante des politiques fiscales.
Un rapport d’information de l’Assemblée nationale française, consultable sur le site de l’Assemblée, souligne l’importance de mettre en place des mesures fiscales qui n’engendrent pas de concurrence fiscale dommageable, un principe que le Maroc pourrait également prendre en compte dans ses futures réformes.
L’amnistie fiscale marocaine marque ainsi une étape importante dans la modernisation du système fiscal du pays et dans sa lutte contre l’économie souterraine. Les résultats de cette opération seront suivis de près par les observateurs économiques et pourraient inspirer d’autres initiatives similaires dans la région.