La réforme du Code de la famille marocain, la Moudawana, a été dévoilée à Rabat, marquant une étape importante dans l’évolution des droits familiaux au Maroc. Cette réforme, lancée par le roi Mohammed VI, vise à moderniser le droit de la famille et à renforcer l’égalité entre les sexes. Les changements proposés touchent des aspects cruciaux tels que l’âge du mariage, la polygamie et la tutelle parentale.
Les principaux axes de la réforme
La réforme de la Moudawana s’articule autour de plusieurs axes clés. Parmi les changements les plus notables, on trouve l’impossibilité de contracter un mariage en dessous de 17 ans, une mesure visant à protéger les mineurs. La réforme aborde également la question de la polygamie, en renforçant les conditions dans lesquelles elle peut être autorisée. Si l’épouse a posé la condition de monogamie pour son époux lors du mariage, la polygamie deviendra impossible.
D’autres aspects importants de la réforme concernent la tutelle parentale et la garde des enfants après le divorce. Ces modifications visent à assurer une plus grande égalité entre les parents et à protéger l’intérêt supérieur de l’enfant. La réforme prévoit notamment des changements concernant la garde parentale après le divorce, en cas de remariage de la mère.
Un processus de réforme long et complexe
La réforme de la Moudawana est le fruit d’un long processus impliquant de nombreux acteurs. Le Conseil supérieur des Oulémas, sous la direction d’Ahmed Toufiq, a joué un rôle crucial dans la validation des propositions de réforme. Ce processus reflète la volonté de concilier les valeurs traditionnelles avec les exigences de la modernité et de l’égalité des sexes.
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a exposé les axes clés de la réforme, soulignant l’importance de ces changements pour la société marocaine. Le roi Mohammed VI a validé le lancement du processus législatif, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour le droit de la famille au Maroc.
Les enjeux sociétaux de la réforme
Cette réforme de la Moudawana représente un enjeu majeur pour la société marocaine. Elle vise à répondre aux transformations profondes que connaît le pays, tout en préservant ses valeurs fondamentales. Les chercheurs pointent du doigt un corpus juridique qui était jusqu’à présent sous « l’emprise des subjectivités patriarcales », soulignant la nécessité de ces changements.
La réforme s’inscrit dans la continuité des efforts entrepris depuis 2004, année de la dernière réforme majeure de la Moudawana. Cette nouvelle étape vise à renforcer davantage les droits des femmes et à promouvoir l’égalité au sein de la famille marocaine.
Réactions et perspectives
La présentation de cette réforme à Rabat a suscité de nombreuses réactions dans la société marocaine. Certains saluent ces avancées comme une étape cruciale vers une société plus égalitaire, tandis que d’autres expriment des inquiétudes quant à la préservation des valeurs traditionnelles.
Les prochaines étapes du processus législatif seront déterminantes pour l’adoption finale de ces réformes. Le débat public qui s’ensuit permettra d’affiner certains aspects de la réforme et de s’assurer de son adéquation avec les attentes de la société marocaine.
Pour en savoir plus sur l’historique de la réforme de la Moudawana et le long combat féministe qui l’a précédée, vous pouvez consulter cet article détaillé. Les détails sur les validations du Conseil supérieur des Oulémas sont disponibles ici.
Pour une analyse approfondie des enjeux clés de cette réforme, vous pouvez lire cet article. Enfin, pour comprendre le rôle du roi Mohammed VI dans ce processus, consultez cette source.